Cruelles

Titre : Cruelles
Auteur : Cat Clarke
Éditeur : Robert Laffont
Collection : R
Nbr pages : 417

Quatre filles. Un secret partagé. Une montagne de culpabilité.

Alice King, 16 ans, part avec sa classe pour un séjour en Ecosse. Elle ne s’attendait pas à des vacances de rêve, mais jamais elle n’aurait pu imaginer la tournure cauchemardesque que vont prendre les événements.

La jeune fille et sa meilleur amie Cass se retrouvent à devoir partager un chalet avec Polly, l’asociale de service, Rae, la gothique bipolaire, et Tara, la reine des pestes. Populaire, belle et cruelle, cette dernière prend un malin plaisir à humilier les autres à longueur de journée.

Mais Cass compte bien profiter de cette semaine au vert pour donner à Tara une leçon qu’elle n’est pas prêt d’oublier. Avec l’aide de ses camarades de chambrée.

Le vent a tourné pour la reine du lycée. L’heure de la revanche a sonné…

Une ténébreuse histoire de secrets coupables, d’amitiés troubles et de premier amour…

Mon avis

♥ ♥ ♥ 

COUP DE CŒUR

 P

« Tu ne mérites pas Jack.

Tu ne mérites pas de dormir.

Tu ne mérites pas de vivre. »

P

Vous vous souvenez de ce que j’ai dit pour terminer ma chronique de Confusion,  pardon le dévastateur-briseur-de-cœur Confusion ? J’ai dit que j’attendais avec impatience Cruelles. Et voilà que je l’ai fini. Il m’a fallu attendre plusieurs mois, échapper à une crise de panique quand j’ai été le chercher chez mon libraire et qu’il n’était pas arrivé, terminer de lire un autre livre dévastateur, ne pas être courageuse tout en ayant quand même très peur avant de pouvoir le commencer. J’avoue que j’aurais dû l’avoir lu en deux jours, mais je n’avais pas envie de l’achever si vite. Il va me falloir attendre 111 jours pour pouvoir tenir entre mes mains Revanche.

Quand j’ai commencé à lire Cruelles, je savais de quoi il parlait – le résumé étant assez descriptif – ce qui ne m’a pas empêché d’être effrayée à l’idée que Cat Clarke ne réussisse pas une nouvelle fois à me dévaster, à me briser le cœur comme elle est si bien parvenue à le faire avec Confusion. C’est bizarre non, d’être effrayée de ne pas aimer un livre ?

Cruelles raconte tel que le résumé l’indique, l’histoire de quatre filles rongées par la culpabilité d’avoir accidentellement provoqué la mort d’une de leur camarade, Tara, la fille la plus populaire de leur école. L’histoire est racontée du point de vue d’Alice King, qui est une fille comme les autres, qui vit avec son père depuis que sa mère est décédée d’un cancer – tiens encore un parent manquant comme dans Confusion – et qui n’a jamais eu de petit-ami. Au début, j’ai eu du mal à m’attacher à Alice, puis finalement au fur et mesure, j’ai commencé à l’apprécier. Puis il y a Cass (Cassandra), sa meilleure amie. J’aurais dû sans doute avoir pitié d’elle, mais je ne suis pas parvenue à l’apprécier. Si tout est arrivé c’est de sa faute, parce que mademoiselle a voulu se venger. Tout comme, j’imagine, j’aurais dû avoir pitié de Tara – bon ben je ne vous avoue pas un secret d’état, si vous avez lu l’extrait, vous devez savoir qu’elle n’est pas tout à fait morte – mais je l’ai encore plus détestée. C’est dingue comme des gens, mêmes morts, peuvent rester tout aussi détestable. Il y a ensuite Polly. Polly qui m’a fait un peu penser à moi. En fait, je crois que tous les personnages, dans leur façon d’être ou d’agir m’ont parlé. Au début, surtout. Quand elle était rejetée et humiliée par Tara. Je pense qu’on a tous vécu ce genre de chose à un moment donné. Mais lorsque j’ai su ce qu’elle avait fait, je l’ai vraiment haïe. Et Rae, la gothique….Et finalement il y a Jack, humm Jack.

Et des autres personnages secondaires qui ont aussi leur importance, mais je n’ai pas envie de vous faire un compte rendu détaillé…

Cat Clarke nous offre ici, un roman différent de son premier livre, mais ça n’empêche pas que certains sujets abordés dans Confusion, se retrouvent aussi dans Cruelles, tel que le suicide. Il y une légère touche de paranormal, plus subtile que dans Confusion. Et encore, peut-être que finalement c’était réellement l’imagination d’Alice et le poids de la culpabilité… Je pense surtout que les romans de Cat Clarke sont surtout plus dramatiques qu’autre chose. Dramatiquement réalistes.

Et c’est ça qui fait mal au final. J’ai pleuré et tellement pleuré que j’en tremblais lorsque j’ai eu fini Cruelles. J’ai pleuré en pensant que ça ne pouvait pas se terminer ainsi. J’ai pleuré en réalisant que bien sûr ça se termine ainsi, parce que dans la vraie vie, les choses se terminent ainsi, injustement mal.

Et peu importe si la fin est ouverte et qu’on ne sait pas exactement ce qu’il va arriver à Alice et autres filles,  et au père d’Alice. Parce que justement ça me permet d’imaginer une fin meilleure. Ça me laisse espérer qu’Alice n’ira pas en prison et que Jack finira par lui pardonner et qu’ils seront à nouveau ensembles et que tout ira bien dans le meilleur des mondes. N’est-ce pas ?

Cruelles est non seulement une magnifique histoire de culpabilité, sur les problèmes de l’adolescence, d’amitié, le deuil ou plus exactement comment faut-il se comporter quand on a perdu quelqu'un, mais aussi une histoire sur un premier amour. Parce que même Alice qui est une fille comme les autres, avec sans doute quelques kilos en trop, peut aussi tomber amoureuse.  Être aimée. Et c'est cela parmi, tout ce que ce livre contient de heurtant, qui m’a le plus marquée. Qui fait que pour moi, ce livre est un coup de poing en pleine figure. Mon cœur est en lambeaux, mais j’ai un léger sourire sur les lèvres. Ce livre est pour moi un véritable coup de cœur briseur de cœur.

Merci à Cat Clarke pour avoir réussi une fois de plus à m’arracher le cœur. Et à la collection R : des livres comme ça j’en veux plus ! Il est inutile, je pense, de vous dire que j’attends avec impatience Revanche !

En bref :

Mon troisième coup de cœur de l’année

Un roman sur la culpabilité, l’amitié et un premier amour.